lundi 22 février 2010

Histoire de France

La France actuelle, pays de langue romane mais de superstrat germanique, occupe la plus grande partie des anciennes Gaules celtiques, conquises par Jules César, mais elle tire son nom des Francs, un peuple germanique, dont le nom signifie "hommes libres", qui se forma tardivement et s'installa sur une partie des terres de l'Empire romain.

Evolution du nom "France" et du territoire

Francia désigne à l'origine la région du nord de l'Europe, peuplée, ou plutôt dominée par un peuple de guerriers germaniques qui se nomment eux-mêmes les Francs. Francia est une adaptation latine du IIIe siècle du terme Franko(n), nom que donnaient les Francs à leur domaine, alors situé probablement dans l'actuelle Flandre belge. En effet, dès les IIIe et IVe siècles les Romains avaient déjà des contacts avec les Francs, qu'ils enrôlaient comme mercenaires dans leur armée, et ce, bien avant les "invasions" germaniques proprement dites. Francia n'a alors pas une connotation politique mais plutôt géographique ou sociologique, comme le Maghreb ou les Balkans au XXIe siècle. Le peuple franc est avant tout un peuple de guerriers qui élit un chef de guerre qui élit un chef de guerre nommé "roi des Francs" (rex Francorum), et se place librement sous son autorité pour les affaires militaires. Le nom "Franc" est issu d'un terme germanique signifiant "libre" (on trouve toujours free en anglais, frei en allemand). En langue francique carolingienne le territoire de peuplement franc était dénommé Franchonolant ("Frankerland"), tandis que le territoire de peuplement gallo-romain était dénommé Uualholant ("Welschland").

En 1204, le mot Francia désigne, pour la première fois, le territoire sur lequel s'exerce l'autorité de ce roi des Francs, qui commence sporadiquement à se nommer rex Francie sous saint Louis. Cette autorité se limite encore à celle qu'autorise le lien de vassalité, et ne porte donc que sur les seigneurs eux-mêmes, à l'exclusion de leurs territoires, de la population de ceux-ci, et même des propres vassaux de ces seigneurs. On peut donc par exemple rapprocher cet événement de l'utilisation à partir de 1957 d'Europe dans un sens politico-économique. Ceci ouvre toutefois la porte au concept d'une autorité civile du roi sur un territoire. Mais il faut attendre le XVe siècle pour ce concept soit reconnu, bon gré mal gré, sinon accepté (guerre folle), par la plupart des seigneurs.

Au début du XVIe siècle le concept de "chose publique" fait une réapparition timide après avoir disparu avec la chute de l'Empire romain. En 1499, le contrat de mariage du roi de France, qui dispose de la propriété de la France, tente, sans succès, de constituer un engagement non seulement entre les signataires, mais aussi entre les descendants, et même leurs successeurs. La nationalité française est définie à cette époque.

C'est aussi vers cette époque qu'un embryon d'Etat commence progressivement à se mettre en place. Jusqu'au milieu du XVIe siècle, le roi est un nomade qui se déplace avec toute son administration, ne restant jamais plus de quelques semaines dans la même résidence, ce qui limite singulièrement les possibilités décentralisation des fonctions étatiques.

Au début du XVIIe siècle, la politique étrangère de la France commence à dépasser les seules agressions militaires directes Richelieu introduit la diplomatie comme une façon de faire mener ses guerres par d'autres pays.

La Révolution française constitue l'acte de naissance de la nation française, et du peuple français en tant qu'acteur politique. Il ne s'agit alors pourtant encore que des concepts tout théoriques. Ce sont les guerres napoléoniennes, et surtout les grandes guerres de 1870, 1914, et 1939 qui font de la nation française une image mentale partagée par les Français. Les difficultés économiques liées à la mondialisation du début et de la fin du XXe siècle exacerbent parfois, comme dans le reste de l'Europe, ce sentiment national.